Orléans à la Jumelle

Während des Orléans-Besuchs vor einem Monat (DFG-Reise) hat uns die geschichtsträchtige Meile der Stadt mehrmals erlebt. Allerdings hatten wir da nicht allzuviel Muße gehabt, um all ihre Schätze zu beachten. Danièle hat sich vorgenommen, dies uns hier zu ermöglichen. Die Fotos und Links zu einzelnen 'Sehenswürdigkeiten' wollen helfen ... uns vor Ort anwesend zu fühlen. Erinnern Sie sich noch an diese Ecken ..? An einige bestimmt! (Alina)

Rue de Bourgogne, la plus

Il est midi, vous avez une petite faim, direction rue de Bourgogne. C’est notre Soho ou notre Quartier Saint-Michel. Je fais allusion là à l’immense variété de cuisines du monde que vous pouvez y déguster - répondez à la question Quelle cuisine ? en cliquant sur la rubrique de votre choix ). Toutefois, je ne nie pas que, parfois, le porte-monnaie, il 'déguste' aussi.

La rue de Bourgogne, c’est la rue de tous les superlatifs, la plus ceci, la plus cela, vous le constaterez au fil de cet article.

Vous êtes donc parvenus dans la voie la plus longue et la plus ancienne d’Orléans. Le Castrum, enceinte défensive de la ville gallo-romaine, a eu pour axe médian, d’est en ouest, le Decumanus (rue de Bourgogne) qui faisait un angle droit avec le Cardo, axe nord-sud (rue Parisie, rue de l'Empereur). Voici un nom bien savant changé en « rue de Bourgogne » pour la raison suivante : elle a été construite en direction d'Autun en Bourgogne, royaume dont Orléans était la capitale au VIe siècle. Je vous fais grâce de tous les noms qu’elle a portés à travers le temps : au Moyen-Age, elle était constituée de nombreuses ruelles tortueuses où se succédaient les enseignes et les échoppes. Elle a subi un alignement au XIXe siècle.

C’est l’artère qui a comporté le plus grand nombre d’églises réparties sur toute sa longueur (1,2 km) et dont il ne reste en façade absolument rien. Les Orléanais n’avaient-ils donc pas conscience de la valeur de leur patrimoine ?

Au Moyen-Age, elle traverse dans sa partie centrale le quartier juif et estudiantin. Les Juifs, marchands, vendent aux riches étudiants français et étrangers. Du quartier juif, plus de trace, la synagogue actuelle est sise derrière la Cathédrale. De l’Université un seul vestige, qui cependant n’a plus d’entrée rue de Bourgogne mais au 2 rue Pothier : la Salle des Thèses, une salle voûtée en ogive où se tenaient les principaux cours magistraux, les délibérations et où étaient déposés titres et manuscrits, en quelque sorte une bibliothèque. Elle héberge maintenant la Société Historique et Archéologique de l’Orléanais dont François Maury, membre de l’AFA, est le trésorier.

En 1428, c’est par la Porte Bourgogne, située à peu près au milieu de cette rue, que Jeanne-d’Arc et sa troupe pénétrèrent et que les Orléanais, débordant de joie et de reconnaissance, l’accueillirent en triomphe, ce qu’ils font depuis lors tous les 8 mai.

Après avoir cohabité avec les Juifs et le culte israélite, les étudiants vont se trouver voisins des Protestants. Au XVIe siècle, nombreux sont les universitaires orléanais acquis aux idées de la Réforme, dont le célèbre Jean Calvin. Celles-ci gagnent aussi les classes populaires. En 1562, c'est à Orléans que se tient le 3e synode national où sont présents les grands chefs huguenots : Condé et Coligny, entre autres.

Avant 1598, date de la promulgation de l'Edit de Nantes, les lieux de culte des Protestants sont généralement clandestins. De 1564 à 1567, ils investissent l'église Saint-Sauveur, l’ancienne synagogue. Il faudra attendre pour que les protestants puissent de nouveau pratiquer leur religion au grand jour dans le même quartier. Le Temple, cet édifice rond et curieux, est élevé tout près de l'intersection du cardo et du décumanus, à l'emplacement de l'ancienne église Saint-Pierre-Empont, et inauguré en mai 1839.

Les 181-183 sont occupés par l’Hôtel de la Préfecture, inauguré en 1800. Au fil des années, l’ancien monastère de Bénédictins se transforme en un palais représentatif de l’Administration Française.

En réalité, la rue de Bourgogne est très vite la plus populaire et la plus commerçante. A son croisement avec la rue de la Tour Neuve, qui descend vers la Loire et longe le quartier des anciennes vinaigreries Dessaux, les odeurs de chocolat et de sucré se mélangeaient à celles du vinaigre. Au 108 se dressait la Chocolaterie Saintoin, fabrique de chocolat, confiserie et liqueurs, aujourd’hui le siège de l’ASELQO (Animation Sociale Educative et de Loisirs des Quartiers d'Orléans) - Maison Bourgogne – où l’on ne compte plus la quantité d’activités proposées aux jeunes et le nombre d’associations hébergées dans ce bâtiment.

En guise de revêtement, des pavés capricieux ... qui crevaient toutes espèces de chaussures, à l'exception des bottes fortes de la gendarmerie. (Journal du Loiret 1859). Les pavés viennent d’y réapparaître dans la zone piétonne, entre la Préfecture et la rue Royale.

Dès le XVIIIe siècle, les gens de la campagne s’y rendent pour se procurer ce qui convient à leur habillement et leur ameublement et, encore dans la première moitié du XXe siècle, il est coutume de dire que l’on peut arriver nu rue de Bourgogne, s’y vêtir, s’y chausser, s’y loger, s’y meubler et y acquérir tous les objets et les services essentiels à son quotidien.

Parlons des festins pantagruéliques des auberges de la rue de Bourgogne, l'Ecu de Champagne, le Chapeau-Rouge, le Sauvage, le Quoy. (Journal du Loiret 1859). Si ces auberges qui recevaient les diligences et les messageries ont presque toutes disparu, au 71 subsiste l’Hôtel du Sauvage qui a conservé le même nom depuis des lustres. On ne s’y restaure plus ; y logent des résidents ou des voyageurs aux revenus modestes. Les bourses plus pleines se logent au Jackotel qui lui fait suite et débouche sur le Cloître Saint-Aignan.

En 1921, la rue de Bourgogne compte la plus forte densité à Orléans de cafés et débits de boisson, près d'un comptoir pour 100 habitants. Dans ce domaine, elle a aujourd’hui encore de beaux restes. Il n’est pas rare d’y croiser un poivrot. Il est un café qui a ma prédilection à cause de son ambiance chaleureuse, sa programmation, ses expositions et ses lectures, un lieu attachant bien qu’enfumé, l'Atelier 203. Rendez-vous compte que, récemment, on y a lu du Ödon von Horvath !

Cette artère, qui est aussi bordée de magnifiques maisons anciennes à colombage ou Renaissance, comme l’ancien Hôtel de la Prévôté au 261, a souffert des bombardements de juin 1940 et de la guerre en général. Tout un pan s’est effondré, côté rue Royale, où se sont implantées après la reconstruction les Galeries Lafayette.

Dans les années cinquante, soixante, il n’est guère un numéro qui n’ait sa boutique, son atelier, son bar, son hôtel, son restaurant. Les gens se connaissent, c’est un vrai village. Le tramway y circule. La ville renonce ensuite à ce moyen de transport pour l’inviter à nouveau dans ses murs, mais il empreinte maintenant des voies plus larges.

Un auteur écrivait en 1988 : restaurants de tout poil, sex-shops, petites épiceries arabes, boutiques d'artisanat et de brocantes diverses s'y côtoient avec harmonie, et en font le lieu privilégié des expéditions nocturnes et des déambulations du samedi. Ceci est toujours vrai (sauf que le sex-shop est fermé et que les artisans se font de plus en plus rares), mais il oubliait de dire qu’à l’époque et jusqu’à il y a peu encore, la partie est de la rue de Bourgogne située entre le boulevard de la Motte-Sanguin et la rue de la Tour-Neuve, s'endormait et se dégradait. La tendance s’est depuis peu inversée, les maisons sont rachetées par des couples ou des familles de classe moyenne, attirés par des prix abordables et par la mixité de population, et rénovées ; un atelier de luthier (celui de notre ami, Bruno Dreux, qui fabrique des violons altos de haute gamme), de peintre et une galerie d’art Le Garage y ont vu le jour et cohabitent avec le Café Chrétien et l’Hôtel du Sauvage qui se font face. Mais il n’en demeure pas moins que la majeure partie de sa vitalité se concentre entre la rue de la Tour Neuve et la rue Royale.

Si l’Université a définitivement sombré à la Révolution, faute d’étudiants, la rue de Bourgogne est toujours l’une des plus cultivées : la culture y est encore représentée par les marchands et facteurs d’instruments de musique (2 à ce jour), les libraires ou bouquinistes (3), les antiquaires et brocanteurs (4), les galeries d’art (3). Par contre, plus un seul boucher ni charcutier, plus de cordonniers, et tant d’autres, alors qu’autrefois, ils abondaient.

Certains vous diront que c’est la rue la plus mal famée du coeur d’Orléans. Je n’irai pas jusqu’à prétendre qu’il n’y circule pas de la drogue et, de nuit, quelques prostituées et leurs clients, encore que la municipalité actuelle, en les pourchassant, a tendance à déplacer le problème ailleurs. Curieusement, la pratique de la drogue se fait aux abords du Temple, Cloître Saint-Pierre-Empont, et qu’ai-je trouvé aux Archives Municipales, un document de 1738 stipulant que « le passage situé entre la rue de Bourgogne et le cloître Saint-Pierre-Empont est un lieu dangereux où des gens mal intentionnés se retirent souvent la nuit, et qui sert de retraite aux libertins ». De tous temps, les traditions ont été bien ancrées et les municipalités toujours promptes à pourfendre les marginaux. Une caméra est installée actuellement à ce niveau. Difficile de « libertiner » maintenant !

Rue de Bourgogne, un observateur discret de la vie nocturne s’est faufilé subrepticement, M. Chat, puis il s’est effacé dans la nuit, la jugeant trop bruyante à son gré, pour aller miauler dans les rues adjacentes. Mais Alina a réussi à le surprendre qui se dirigeait vers la rue Charles-Sanglier. Les premiers clients entrent aux Galeries Lafayette. Un parfum Dior (d’Orléans), un vêtement de marque ? Laissez-vous tenter !

Mais revenez dès que la lumière s’estompe et slalomez à travers les tables. Un ami vous hélera et vous invitera à prendre un pot dans la douceur d’un soir d’été. Alors, vous trouverez la rue de Bourgogne la plus vivante et la plus fascinante de toutes.

Danièle

 

Und ... noch eine Empfehlung für Spaziergänge durch Orléans' Straßen.

Danièle schrieb zuvor über die Hausnummer 108 in der rue de Bourgogne, wo einstige Schokoladen-Fabrik zum Zentrum für verschiedene Jugend-Initiativen und Vereine wurde. Zu ihnen gehört Labomedia - eine Gesellschaft, die viele Projekte und Aktionen an der Schnittstelle: moderne Kunst und Technologie entwickelt. Auf ihre Initiative hin, wurde zum Beispiel ein digitalisierter Spiegel von Orléans geschaffen - wo Internetsurfer durch die (Stadtplan)straßen wandeln und an markierten Stellen Fotos oder Kurz-Videos jenes Ortes betrachten können. Die Plattform ist offen und jede(r) kann dort seine Fotos 'einbauen' - leider wurde diese Möglichkeit von nicht vielen in Anspruch genommen und ... die meisten Aufnahmen haben keinen 'touristischen Wert'; sie bieten ... einen geschärften Blick auf den kurzlebigen Alltag der Stadt.

Wenn Sie diese ville numérique besichtigen wollen, bietet es sich an, bei unserer rue de Bourgogne anzufangen ... Die Aufmacherseite zeigt nur eine allgemeine Planskizze der Stadt - klicken Sie auf Entrer, um die einzelnen Stadtsegmente zu sehen. Unsere Straße überquert das Stadtteil Bourgogne - Republik im Herzen Orléans (hellgelb), also klicken Sie darauf, um in diesem Gebiet zu 'landen'. Der lustige, lauffreudige Knirps folgt Ihren Klicks auf den Stadtplan und 'schießt Fotos' an Stellen, die mit einer Kamera markiert sind. Für eine Vegrößerung muss man auf Visiter >> klicken. Oberhalb der Großaufnahme sieht man dann, wer sie gemacht hat, sein Kommentar dazu, und manchmal auch, dass es mehrere Fotos von dieser Stelle gibt, die durch Klick auf suivante >> geöffnet werden. Achtung: für Ihren Rückweg zum Stadtplan aktivieren Sie den Link: fermer la fenêtre. (Meine Hinweise hier gelten in erster Linie unseren Gästen, die des Französischen nicht mächtig sind.)

Rue de Bourgogne beginnt am Square Ch. Péguy am östlichen Rand des Karten-Ausschnitts und sie bietet zunächst wenig Bilder. An der Ecke mit der rue du Bourdon-Blanc ist der berühmte Le 108 ... auf den sich mehrere Fotografen bezogen haben. Im weiteren Verlauf, beim Blick nach rechts in die rue Pothier hat man die mächtige Cathédrale im Visier und nach links schauend das Palais des Polizeipräsidiums. Während die Autos an dieser Stelle zur Seite weichen müssen, wandeln Sie ruhig weiter durch die Fussgängerzone. Das Foto mit Galeries Lafayette markiert das Ende der rue de Bourgogne. Aber es gibt noch so viele Fotos überall in der Gegend ...

Alina